Le monde digital s'élargit tous les jours : contenu, solutions innovantes et même plateformes de diffusion. Chaque univers créé se doit d'interagir avec son auditoire aux travers de multiples interfaces. C’est un défi.
Que le medium utilisé soit un ordinateur personnel, une tablette, un smartphone, ou un téléviseur, l’expérience usager se doit d’être totale. Le produit doit s’adapter au support, et en retirer le meilleur. Chaque plateforme possède ses propres caractéristiques, tel le dernier Samsung Galaxy S7 Edge, l’iPhone 7 Plus ou un téléviseur Android.
Connaître son marché et ses utilisateurs
Avant tout, il est important de connaître son marché et ses utilisateurs cible. Le marché mobile représente par exemple plus de 2 milliards d’utilisateurs de smartphones dans le monde, un taux de pénétration moyen de plus de 60% pour l’Europe de l’Ouest, et plus de 85% en Corée du Sud. Plus de 330 millions de smartphones sont sortis des usines constructeurs juste pour le premier semestre 2016. Même si les statistiques tendent à montrer une stabilisation de ces chiffres, imaginons le nombre d’appareils sous différents OS... la fragmentation est énorme : en 2015, plus de 24 000 appareils Android étaient sur le marché selon Opensignal.
Il est donc impossible de réaliser des tests sur toutes ces combinaisons, et ce serait inutile. Il est bien plus efficace de diriger les tests où se situent les utilisateurs.
Adapter son approche
L’approche est alors séparée en whitelist, greylist et blacklist.
- La whitelist identifie les appareils incontournables du coeur de cible et permet par recoupement de couvrir une part de marché utilisateurs optimum.
- La greylist regroupe les appareils ayant des problèmes connus (bugs) et que l’évolution de code vise à résoudre pour les passer en whitelist.
- La blacklist dénombre les appareils qui ne sont pas visés ou sur lesquels il n’est pas prioritaire d’apporter des résolutions.
Ces listes sont construites en croisant les objectifs utilisateurs et une stratégie de couverture nécessaire. Android est un parfait exemple : c’est en croisant intelligemment les résolutions, la densité de pixels, les versions d’OS et sous-couches UI et Kernel, que l’on peut avancer sereinement dans les objectifs de présence multi-plateformes.
Ces listes sont évolutives et vivent au rythme du positionnement produit. Il est donc primordial d’intégrer des outils d’analyse de data, en plus des études marketing pour suivre les habitudes des usagers, et s’assurer ainsi que les produits digitaux comme les applications et sites soient fonctionnels sur les appareils visés.
L’approche “fonctionner partout” est même dangereuse. Elle ne permet pas de prioriser les efforts et d’augmenter adéquatement les parts de marché du produit digital concerné.
Le cycle de vie des produits digitaux se doit d’intégrer cette approche de tests pour structurer son développement. Ces tests de compatibilités peuvent se faire de deux façons : automatique et manuelle.
Les approches automatique et manuelle
L’approche en automatisation a pour avantage de couvrir de façon optimum les tests fonctionnels sur une multitude de smartphones en même temps. Des scripts ou scénarios scriptés sont développés, sur Selenium par exemple, une intégration sur application mobile est faite à l’aide d’interface comme Appuim, et les deux sont couplés à des solutions comme TestDroid pour réaliser des vagues de tests. Un effort est nécessaire en amont du projet mais est vite rentabilisé car les tests peuvent être fait à partir d’une ligne de commande, la nuit, sur des centaines d’appareils, et être répétés autant de fois que nécessaire.
L’approche manuelle, dite aussi conventionnelle, permet de couvrir l’expérience usager organique. Elle est ainsi particulièrement adaptée aux phases de développement. Les cahiers de recettes et cahier de scénarii structurent cette approche et assurent une couverture optimale des phases et catégories de tests, comme les tests d'interruptions ou de scénario utilisateurs ‘organique’.
Cet exemple sur les smartphones est vrai sur navigateurs, tablettes, téléviseurs et IoT. Chacune de ces familles demande une approche similaire et spécifique, mais qui possède un noyau central : l’expérience usager la mieux adaptée à son marché.
Il faut donc organiser ses perspectives stratégiques et de positionnement marketing pour avancer efficacement dans l’opérationnel et se structurer techniquement pour faire face à cette diversité croissante d’appareils.
Franck Da Costa
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